Une grande confusion règne parmi les collectionneurs au sujet des différentes numérotations qui ont été utilisées pour désigner les modèles sortis des usines de Wolfsburg; fatigué de me perdre entre plusieurs ouvrages de référence, j'ai fini par compiler cette récapitulation qui reprend des renseignements de sources diverses, et vous offre le fruit de mes cogitations.
Pour la période qui nous intéresse, c'est à dire depuis
l'origine jusqu'à l'immédiat après-guerre, pas moins
de six systèmes de numérotation principaux ont été
utilisés; ce sont :
Les quatre premiers ont été utilisés concurremment des origines jusqu'à la fin de la guerre, le cinquième lorsque l'usine produisait sous le contrôle des Forces d'Occupation Britanniques et le sixième depuis; pour celui-ci, nous nous limiterons au tout début, aux années avant 1952.
Les quatre premiers systèmes sont indépendants, les cinquième et sixième sont un développement logique du premier.
KdF a utilisé en fait deux numérotations; une première, de moindre intérêt, désignait les prototypes, et se composait des lettres VW suivies d'un nombre d'un ou deux chiffres: c'est ainsi que l'on a eu les prototypes VW1, VW2, VW3, VW30, WV38 et VW39; pour compliquer un peu, les VW30 étaient numérotées individuellement de W0 à W29.
La deuxième numérotation, plus importante pour nous, désigne les modèles qui ont été produits en série par les usines de Wolfsburg. Elle correspond à des modèles de châssis, et comporte les modèles suivants :
Modèle 1 : KdFwagen, châssis ordinaire, 2 ou 4 roues motrices
Modèle 2 : Kübelwagen, châssis surélevé, 2 ou 4 roues motrices
Modèle 5 : KdFwagen, châssis surélevé, 2 ou 4 roues motrices
Modèle 7 : Schwimmwagen, 4 roues motrices
Ce numéro nous intéresse, car il apparait en préfixe du numéro de châssis, ou du numéro de nomenclature de certaines pièces détachées; après le 20/12/1941, les numéros de moterus ont aussi reçu ce préfixe, avec en plus le 6- pour les moteurs fixes.
Cette numérotation correspond au numéro de référence de l'étude Porsche; à quelques exceptions près, c'est une numérotation chronologique. Elle ne concerne pas uniquement des véhicules automobiles; par exemple, on y trouve des études concernant des fixations de skis (Typ 294), une aéro-génératrice (Typ 135) ou même un bateau d'assaut (Typ 174).
Un grand nombre de ces études n'a jamais dépassé le stade du prototype, voire même de l'étude sur papier.
Une liste des études connues apparait en annexe A, et la généalogie de la descendance du Typ 32 en annexe B.
Désignation qui correspond a un modèle de carrosserie. Les plus connues sont K1 (Coccinelle), K10 (voiture de sport) et K820 (Kübelwagen 4 sièges).
L'annexe C en donne une liste plus complète, et précise les châssis correspondant a chacune des carrosseries.
L'Armée Allemande a ajouté à la confusion générale; comme toutes les Armées du monde, elle avait sa propre nomenclature pour désigner les véhicules qu'elle utilisait. Cette nomenclature était basée sur le genre, et la spécificité du véhicule.
C'est ainsi que toutes les voitures légères tous-chemins y étaient regroupées, sans distinction de marque, sous la désignation : l.gf.Pkw. (leicht geländefähig Personenkraftwagen); cette désignation étant qualifiée, suivant le type de carrosserie, par KfZ. (Kraftfahrzeug) suivi d'un chiffre qui pouvait varier de 1 a 10, parfois compliquée d'une sous-catégorie.
La Kübel ordinaire 4 places y faisait partie de la classe l.gf.Pkw.(KfZ.1), la Kübel 3 places radio (KfZ.2), la Kübel 3 places atelier (KfZ.2/40) et la Kübel 4 places des transmissions (KfZ.3)
La Schwimmwagen, quand à elle, y était dénommée: l.schwf.Pkw. (KfZ.1/20) ou (Kfz.K2S) (leicht schwimmfähig Personenkraftwagen).
C'est pareillement sans distinction de marque que toutes les voitures tout chemins à carrosserie ouverte étaient surnommées 'Kübelwagen', et toutes les amphibies 'Schwimmwagen'; la KdF étant surnommée 'Käfer' (Scarabée), les Typ 87 et 92 ont tout naturellement été appelées 'KriegsKäfer' (Scarabée de guerre).
Pour vous aider à démêler ces abréviations multiples dont seuls les Allemands ont le secret, vous trouverez en annexe D une liste, et sa traduction, d'abréviations réglementaires dans les Armées Allemandes.
Cette numérotation, qui découle de celle du paragraphe 1, a été utilisée pendant l'immédiat après-guerre, lorsque l'usine produisait sous le contrôle des Forces d'Occupation Britanniques.
Elle est basée sur un numéro à 2 chiffres dont le premier correspond au type de châssis, et reprend en général la désignation KdF.
Comme le Typ Porsche, elle comporte des numéros correspondant à des modèles qui n'ont jamais été construits en série.
La liste des modèles référencés constitue l'annexe E.
C'est la numérotation encore utilisée par VW; elle comporte un numéro de trois chiffres, dont le premier désigne la famille du véhicule.
Elle a débuté comme un prolongement direct de la précédente avec, pour le premier chiffre, le 1 désignant la Coccinelle sur châssis ordinaire et le 2 désignant le Kombi sur châssis avec réducteurs. En troisième position, un chiffre (pendant peu de temps, une lettre) indique les variations mineures (conduite à droite, toit ouvrant etc.).
Pour plus de détails, voir l'annexe F
C'est cette multiplicité des désignation qui a engendré une grande confusion du fait qu'elles se chevauchent sans se recouvrir exactement, et qu'un même véhicule peut être désigné de plusieurs manières: par exemple, une Kübel peut être un Model 2, un Typ 82, un K 820, un l.gl.Pkw.(KfZ 1) ou même, produite en 1945, un Model 21.
Le fait que l.gl.Pkw(KfZ 1) puisse aussi désigner une Horch ou une Tatra ne fait rien pour simplifier la situation, pas plus que l'existence de Typ officieux (voir Annexe A); ne parlons pas des ouvrages, soit-disant sérieux, ou l'on mélange les Kar et les Typ avec un abandon charmant...
Pour faciliter la compréhension, l'annexe G donne certaines équivalences entre les différends systèmes; l'annexe H indique des productions connues, et enfin, une bibliographie regroupe les titres d'un certain nombre d'ouvrages qui peuvent être utiles a l'Amateur.
Je remercie tous ceux qui m'ont aidé à mettre cet article en ordre, et tout spécialement Eva Gaggermeier, Jacques Alvergnat, Rolf Bocksberger, et Bob Shaill.